AFRIQUE

LES DROITS DE L’HOMME ET LES CONGOLAIS


Alwihda Info | Par - 27 Septembre 2012


Voilà par exemple des outils que chacun devrait dorénavant utiliser pour dissuader les fieffés prédateurs des droits de l’homme qui se la coulent douce çà et là non dans nos quartiers sans être inquiétés sous prétexte que certains ont le statut de passe-droit.


Par John NDINGA-NGOMA (Talassa)
À Pointe-Noire comme partout au Congo Brazzaville tout le monde se plaint de ce que les droits de l’homme ne sont pas respectés. Pourtant, l’important serait avant tout de les connaître. Comme le souhaitent les ONG congolaises et les organismes internationaux qui multiplient des séances d’information et de formation.
Imaginons...Des policiers débarquent chez un citoyen dès 04 heures du matin. Sans mandat d’arrêt du procureur de la République, ils embarquent l’infortuné dans le coffre d’un taxi et le conduisent au commissariat. Qu’un gendarme aille braquer un commerçant sur ordre de son commandant de brigade, c’est ce qui se fait souvent. Rien d’étonnant dans ces historiettes, puisque cette pratique fait partie intégrante des mœurs de notre Force Publique.
Que quelqu’un appelle tous ses amis pour tuer un présumé voleur, ne saurait surprendre, car ces genres de spectacles sont fréquents dans nos villes ou même nos villages. Qu’un journaliste prenne le micro ou la plume pour diffamer, calomnier ou dénigrer son voisin, ça existe dans notre pays...
Tout cela s’appelle violation des droits de l’homme. Et les droits de l’homme, c’est ce dont tout le monde parle partout au Congo Brazzaville. Pourtant, tout le monde au Congo, consciemment ou inconsciemment, marche sur les droits humains.
Mais ce qui est déplorable, c’est de ne pas pouvoir revendiquer ses droits. Le pire dans tout ça, c’est d’ignorer ses droits alors qu’ils sont garantis par touts les textes de la République. Et c’est là le grand problème congolais dans un contexte où de nombreuses nations à travers le monde se battent bec et ongles pour faire respecter scrupuleusement les droits de l’homme dans leurs sociétés.

Partant de la triste réalité congolaise où les droits de l’homme sont copieusement violés, la société civile de notre pays fait feu de tout bois ces derniers temps pour emmener les Congolais à connaître leurs droits fondamentaux, à les respecter et à les faire valoir.
Séminaires, conférences-débats et autres activités sont menées ces derniers temps par des ONG sous l’impulsion des organismes internationaux. À l’image du séminaire "régional de sensibilisation aux droits de l’homme" organisé du 20 au 22 août à Pointe-Noire par l’Observatoire Congolais des Droits de l’Homme (OCDH) avec l’appui de l’Union Européenne (UE).
Un séminaire venu à point nommé vu la réaction des participants. "C’était une véritable école des droits de l’homme", a déclaré Bienvenu OBILI, journaliste au sortir du séminaire. Lequel a ajouté : "En présentant mes émissions, je violais parfois les droits de l’homme sans le savoir. Grâce à ce séminaire, je ferai désormais mon travail sans écorcher la liberté ni les droits d’autrui".
La même impression a été éprouvée par la trentaine d’autres participants composés de journalistes, juristes, policiers, gendarmes, etc. Eux qui, grâce aux experts comme Magloire SENGA, avocat, Georges NGUILA, sociologue et chef d’antenne de l’OCDH à Pointe-Noire et au Kouilou et bien d’autres exposants, ont été édifiés sur plusieurs thèmes dont "conditions de légalité et la détention", "droits de la femme et de l’enfant" et "protection internationale des droits de l’homme".
Aux Congolais de recourir désormais aux textes en vigueur comme la Constitution de 2002 dont l’article 9 parle de la présomption d’innocence et condamne le traitement cruel inhumain et dégradant. L’article 10 de cette même Constitution recommande la désobéissance à un ordre hiérarchique lorsque l’exécution de celui-ci peut porter atteinte aux droits humains.
Constitution de 2001 que chacun peut consulter en cliquant sur le lien :
http://www.mampouya.com/pages/Constitution_du_29_Novembre_2001-1342633.html
Il serait aussi bien pour tout Congolais de se référer à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (ci-dessous) dont le Congo Brazzaville est signataire. Sans oublier des instruments juridiques congolais tels que le Code civil, le Code de procédure civile, le Code pénal et le Code de procédure pénale.
Voilà par exemple des outils que chacun devrait dorénavant utiliser pour dissuader les fieffés prédateurs des droits de l’homme qui se la coulent douce çà et là non dans nos quartiers sans être inquiétés sous prétexte que certains ont le statut de passe-droit.

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